La fratrie : Quand le frère ou la sœur d’un enfant est autiste


En raison de l’augmentation du nombre de diagnostics observés dans les dernières années, de plus en plus d’enfants affirment partager leur quotidien avec un frère ou une sœur autiste. 

Puisque les défis auxquels les enfants autistes font face se situent entre autres au niveau de la communication et des interactions sociales ainsi que des comportements répétitifs et des intérêts de prédilection, l’on peut trop rapidement conclure sur les enjeux négatifs que cela peut apporter dans la relation avec le frère ou la sœur de ce dernier. 

Ainsi, des situations d’adversités et les impacts sur le bon fonctionnement de la famille, en raison de la capacité d’adaptation requise ainsi que la compréhension des ajustements souhaitables par la fratrie, sont quasiment cités d’emblée. Effectivement, il est démontré que les familles qui compte un enfant autiste au sein de la fratrie peuvent ressentir une plus grande fatigue, qui peut mener à des sentiments dépressifs ainsi qu’à une impression de perte de contrôle en raison d’un niveau de stress supérieur, et ce, autant chez les frères et sœurs non autistes que pour les parents. Néanmoins, il est également rapporté que la cohabitation avec un enfant autiste a permis aux parents de développer une importante résilience, et ce, malgré les difficultés quotidiennes persistantes et le temps restreint pour les loisirs. 

Quant à la perception de la fratrie, elle n’est pas systématiquement la même que celle des regards extérieurs qui mettent principalement l’emphase sur les critères diagnostique liés à l’autisme et les défis qui en découlent. 

Les expériences des frères et des sœurs autistes peuvent effectivement s’avérer complexes, mais sont parfois beaucoup plus vastes et enrichissantes qu’il n’y parait. Par exemple, des frères et sœurs affirment avoir la chance d’évoluer dans un milieu familial plus uni en raison de l’entraide qui y règne et considèrent qu’ils bénéficient d’une belle proximité avec leurs parents. De plus, les aînés s’adapteraient plus facilement et auraient une attitude plus protectrice envers leur frère ou sœur autiste plutôt que revendicatrice quant à l’attention des parents, comme ce serait le cas des plus jeunes. Ainsi, l’ordre dans la fratrie aurait un impact sur la capacité d’adaptation et la dynamique familiale. 

Il est également rapporté que les mécanismes d’adaptation développées par la fratrie, son niveau élevé d’empathie et de compassion, sont des leviers importants dans la préparation à la vie adulte. Néanmoins, une mise en garde est importante quant aux responsabilités que les parents souhaitent partager avec la fratrie, lorsqu’ils demandent de l’aide lors d’une désorganisation de l’enfant autiste ou un support émotionnel, puisque le risque de parentalisation de l’enfant est à considérer. La parentalisation de l’enfant fait référence à lorsque les rôles du parent et de l’enfant sont inversés. Ainsi, il se retrouve dans la posture de celui qui rassure ou qui console son parent alors qu’il n’a pas systématiquement la maturité émotionnelle pour assumer ce renversement des rôles. Qu’il s’agisse de parentalisation instrumentale où l’enfant se doit d’aider son parent dans une tâche liée à son frère ou sa sœur autiste ou à la parentalisation émotionnelle où l’enfant devient le confident de son parent, les impacts peuvent être importants sur son développement ainsi que sur la qualité de la relation.

Malheureusement, des déficits au niveau des interventions personnalisées et réellement adaptées, dans le but de répondre efficacement aux besoins des fratries des enfants et adolescents autistes, sont couramment soulevés. Ainsi, puisque de se reconnaître dans le vécu de l’autre est un facteur de protection important pour la fratrie, le contact avec d’autres enfants ou adolescents qui traversent la même réalité serait à considérer. 

Ces associations offrent diverses formules d’accompagnement pour la fratrie des enfants et des adolescents autistes ainsi que leur famille :

Source : 

Corriveau, M. (2022). Mieux comprendre l’expérience et la perception de la fratrie ayant un frère ou une soeur présentant un trouble du spectre de l’autisme (TSA) (Doctoral dissertation, Université du Québec à Trois-Rivières).

Article rédigé par la Fédération québécoise de l’autisme.