Les parents en situation de handicap vivent des difficultés face au manque d’accessibilité, aux préjugés et aux services non adaptés à leurs besoins. Ces difficultés sont présentes tant au niveau social, systémique, structurel et architectural. Les recherches démontrent que les parents en situation de handicap ressentent, en premier lieu, le besoin d'obtenir une reconnaissance sociale. Celle-ci passe d'abord par des programmes qui sont adaptés et qui tiennent compte de leurs réalités. Explorons quelques obstacles vécus au quotidien.

Tout d'abord, il est difficile de trouver un Service de garde éducatif à l'enfance (SGEE) accessible architecturalement. En effet, malgré l'objectif du gouvernement du Québec de reprendre la plateforme 0-5 afin d'ouvrir un guichet unique d'accès aux services de garde, rien ne garantit que l'accessibilité architecturale des lieux de garde sera affichée et repérable par le moyen de filtres ou de critères de recherche. Par ailleurs, malgré le peu de lieux de garde accessibles aux parents ayant une déficience motrice, il n'y a pas de mesure permettant de prioriser la place à un enfant dont un des parents utilise une aide à la mobilité.  

De plus, la crainte des parents en situation de handicap face à l’intervention du Directeur de la protection de la jeunesse (DPJ) est toujours d’actualité. Bien que les alertes bébés, soit les signalements à la naissance, sont désormais interdites, les parents en situation de handicap vivent souvent dans la crainte de voir leurs manières d'élever leurs enfants critiquées, stigmatisées et rapportées à la protection de la jeunesse. Pour réduire les stigmas et les biais négatifs face aux parents en situation de handicap, il est nécessaire d’avoir des grilles d’évaluation qui tiennent compte de leurs réalités différentes.
D'autres obstacles se situent dans l'utilisation du transport adapté puisqu'elle est souvent difficile pour les parents en situation de handicap, notamment en raison des horaires contraignants et de la nécessité de transporter et d'installer eux-mêmes l'équipement pour les enfants (siège d'auto, sac à couche, poussette...). Ainsi, bien souvent, puisqu'ils doivent trouver des moyens de déplacement alternatifs, ils voient leur niveau d'autonomie diminuer.

Cette autonomie est également importante en ce qui a trait aux soins quotidiens de leurs enfants. Bien qu'ils aient droit au soutien à domicile pour eux-mêmes, il est difficile d'obtenir ce service pour l'exercice de leur rôle parental en leur offrant, par exemple, du soutien pour l'allaitement ou pour l'heure du bain en ayant une aide répondant à leurs besoins spécifiques. Un tel service permettrait aux parents en situation de handicap d'être au centre des décisions et des soins octroyés à l'enfant et d'ainsi maintenir leur autonomie au centre de leur rôle parental. 

Face à ces obstacles, les parents en situation de handicap ou les personnes en situation de handicap souhaitant devenir parent se limitent souvent à fonder ou agrandir leur famille. Pour ces raisons, il est nécessaire de poursuivre la lutte afin d'assurer une plus grande représentativité et une plus grande inclusion de toutes les familles incluant une personne en situation de handicap.

Voici quelques ressources qui pourraient vous diriger dans ce sujet :

• Groupe d’entraide maternelle (GEM);
• Programme Services intégrés en périnatalité et en petite-enfance (SIPPE);
• COOPère;
• Alternative Naissance;
• Clinique Parents Plus;
• Trousse « Tous parents ».

Article rédigé par Ex Aequo.